Par Véronique Faugerolle
Publié le 15/10/2020
Sudouest.fr

Jeudi dernier, la société Nass & Wind, producteur d’énergie renouvelable basée en Bretagne, organisait des portes ouvertes chez l’éleveur de bovins Nicolas Fauré-Roux, afin de promouvoir les installations photovoltaïques.

Propriétaire de 10 hectares de vignes (Château Segondignac) et éleveur de 280 limousines en système naisseur, engraisseur et reproducteur HBL, Nicolas Fauré-Roux a ouvert sa propriété aux visiteurs intéressés par son bâtiment photovoltaïque, jeudi toute la journée. À l’occasion de la visite du maire de Saint-Germain-d’Esteuil, Philippe Buggin, il a rappelé l’historique de la mise en œuvre du projet.

Reconstruction inespérée

Après un incendie, Nicolas Fauré-Roux s’est retrouvé sans bâtiment, sans matériel, sans nourriture et avec 150 vaches à nourrir. Après avoir bénéficié d’une vague de solidarité de la part des collègues, des fournisseurs et de la coopérative (le Groupement des éleveurs girondins), le problème des installations restait sans solution. « C’est alors qu’un commercial bordelais qui vendait des bâtiments photovoltaïques est passé me voir, témoigne-t-il. J’ai signé un protocole financier pour 2 000 m2, presque pour rien. »

Finalement, la société bordelaise s’est trouvée en liquidation au bout de deux ans et demi et Nass & Wind a repris le projet. « Ils m’ont fourni toutes les garanties sous huit jours. Le bâtiment a été monté en septembre 2018. Ce sont des gens sérieux car sur le bâtiment, il n’y a rien à dire. »

Nicolas pointe les avantages du doigt. « Avoir un bâtiment aussi vaste m’a permis d’agrandir : je suis passé de 50 à 150 vaches par an de boucherie. De plus, comme je n’ai pas eu à financer le bâtiment, j’ai pu placer de l’argent ailleurs, dans la contention, dans la fabrique d’aliments. En effet, ici on récolte le fourrage, puis on achète les aliments bruts (céréales, paille…). Enfin, on les assemble avec une recette particulière, à la carte selon les animaux. ».

Bail de trente ans

Un bâtiment sans gros investissement, comment ça fonctionne ? La société Nass & Wind se place comme tiers investisseur et vient financer le bâtiment pendant la durée d’un bail de trente ans. « Pendant cette période explique le commercial Ivan Houssay, nous exploitons, avec la revente de l’électricité, la centrale photovoltaïque sur la toiture. Au bout de ces trente ans, le bâtiment revient à l’agriculteur. Cela lui permet d’avoir un outil de travail sur lequel il a très peu investi, car une grande partie de la charge est prise en charge par la production de l’électricité solaire. En outre, nous avons un intervenant de terrain, Benjamin, pour la maintenance et l’aspect technique et une entreprise de nettoyage du verre vient nettoyer chaque année la centrale à l’aide de robots ».

Actuellement, la société gère 163 installations en France, la plupart dans le Grand Ouest, 5 ou 6 dans le Médoc sur un rayon de 30 km. « Nos premiers partenaires sont les agriculteurs, mais nous avons aussi des logisticiens, des transporteurs, et des centres équestres. »

Un père et son fils sont venus de Sainte-Foy-la-Grande pour se renseigner. « Sur Internet, on trouve des tas d’entreprises, impossible de savoir lesquelles sont sérieuses. On a préféré venir sur place pour avoir un contact direct avant de se lancer dans un tel projet. »